La semaine commence, la semaine finit.
Votre bureau a un parfum différent avec les retours de vacances. Ici pas de sable et de mer iodée, ni même un lac de montagne à déguster au pied d’une falaise, ou les senteurs de la garrigue, juste une moquette grise, terne, marquée des milliers de pas de la vie grouillante du lieu.
Toutefois les personnes, les humains, qui remplissent l’espace ont encore ce parfum d’insouciance. Léger les paroles sont entre la douceur et les emails à dépiler. L’entassement de communication utile et inutile, de mots que beaucoup ne liront pas au-delà de la troisième ligne. Rien ne bouge sauf des petits groupes vers une machines à café et son ficus rabougri car personne ne lui donne de soins et simplement d’eau. On rigole un peu plus, on échange sur les galères de vacances, de train, devenues avec du recul des histoires drôles, mais aussi sur les surprises de l’amoureux, de l’amant local. C’est incroyable les propos qui passentg entre deux panneaux des open-spaces.
L’atmosphère visuelle aussi bénéficie de ce soleil revenu de vacances, il y a un mix de tenues entre les tailleurs jupes les plus classiques pour le bureau, et les tenues de plage encore présentes. L’une est en jupe crayon noire, avec un petit volant juste au niveau des genou, un chemisier blanc, un bronzage caramel qui relève le tout sur de jolis talons fins. Son rendez-vous avec son plus gros client pour les contrats annuels est cet après-midi. Ils parleront de vacances, de piscines, de belles balades dans le Lubéron, un point commun découverts au fil du temps. Une recette sur un coin de bureau, et ils reprendront le fil de la négociation.
Une autre est restée en vacances camping, avec cette jupe à volants noire avec de gros pois blancs, une mini-jupe qui s’arrondit sur ses longues jambes, ses courtes fesses, avec un collant brillant, et un petit haut en coton gris, très court. Elle a les cheveux dans le vent de la clim, à chaque fois qu’elle ferme les yeux elle retrouve sa plage. Un embrun la réveille aussi vite pour retourner à sa réunion du marketing, son nouveau job. Un petit rappel d’ambiance, elle croise une autre collègue qui arrive un peu en retard.
Une tenue plus classique, un compromis sous ce blouson court en cuir gris, elle porte une robe bi-teinte. Un haut qui dégage ses épaules bronzées, doucement teinté, avec un col bénitier blanc qui joue le contraste avec sa peau. Sa gorge s’aperçoit au gré des mouvements du tissu, elle rayonne, et puis la partie basse, comme une jupe droite noire rayée de gris. Une jolie silhouette qui nous rappelle son récent mariage, il y a quelques semaines et cet état de grâce immatériel qui l’entoure depuis. Elle ne marche pas, elle lévite avec légèreté sur le sol, elle virevolte derrière son bureau.
Tant de féminités, d’autres féminités et d ‘autres modes qui défilent ce matin, chaque jour ici. Mais aujourd’hui il y a ce parfum doux.
Les vacances vont s’évaporer, la routine des processus va reprendre, et le temps changera. Les saisons amèneront les bottes et les gilets. Les manteaux et les tuniques en aine avec les collants opaques, mais profitons de cet instant où l’été souffle encore délicatement sur vos jambes.
Nylonement