Voir ces enfants sortir de l'école, en ce presque printemps, heureux ou libérés du poids des matières apprises durant la journée, croquant à pleines dents la vie. Courir vers leurs parents, leurs grands-parents, leurs nounous, un instant magique d'hier, d'aujourd'hui avec des enfants plus grands, de demain sûrement, mais toujours bien vivant.
Là sous ce soleil précoce, ils s'amusent, demandent leurs goûters, s'interpellent, ronchonnent ou disent des gros mots, chantonnent et écoutent leurs mères, tenant par ma main les plus petits. Tout ce petit monde vit, déboule sur le toboggan, dégomme le ballon vers le but, vers les copains, l'équipe d'un jour, l'amitié de toujours. Là-bas, un bisou sur une joue, un silence discret, une rougeur soudaine, un début de lien entre deux enfants, une nostalgie en nous peut-être. Une transposition possible, un voyage intérieur, eux, nous.
Des pains au lait, un bout de chocolat, une boisson, ils mangent, parfois ils dévorent la vie, pur mieux restituer toute cette énergie dans l'herbe, sur les trottoirs, entre deux poussettes. Réjouissante perspective de les voir, de partager ce bonheur, de parler des petites histoires du jour, de la cantoche, des devoirs du soir. Ils machouillent le dernier morceau de gâteau, en redemandent, attendent, piaffent de cette impatience qui n'a d'égal que leur curiosité. Un caillou devient ballon de foot, une maison, un jardin, des copains au loin, des signes, des cris.
Ils croquent la vie, se façonnent dans un monde où nous leur tenons la main, leur donnons notre amour, nos valeurs. Maman, belle-maman, nounou, grand-mère, soeur, tante, cousine, nous partageons avec eux cette soif de bonheur.
Nylonement
