Je me suis levée, sourde de bruits, la neige avait enveloppée ma maison.
Je suis seule, je semble totalement seule dans cette ville, plus aucun son, plus d'oiseaux, tout est enrobé de blanc. J'ouvre mes rideaux, je prends mon thé, dans la chaleur d'un épais legging en polaire ultra-douce de couleur prune, avec un pull et une soudaine envie de snood pour conserver chaque calorie de chaleur autour de moi.
J'aime ce blanc qui arrondit les angles, cache les saletés des coins de rue, avale les travaux et leurs trop nombreux débordements visuels. je ne vois plus que ce jardinet, un arbre dont le tronc avale quelques traînées de blanc, des arbustes courbés, le froid est là, les feuilles sont presque verticales.
Aucun mouvement, aucun volet, et toujours pas d'oiseaux sur les coins de fenêtres, eux aussi sont au chaud, dans un recoin. Je regarde ce ciel blanc. Comment sera cette journée ?
Comme les autres, je cherche du travail, je ne vois qu'un monde bruyant, turbulent, très mobile mais dont je semble sortie, comme une ligne d'erreur informatique, moi l'humaine, je ne semble être plus rien. Dure fatalité soudaine, je n'existe plus pour grand monde, les emails sont aussi rares que si j'avais la choléra, une contagion si rapide. Alors aujourd'hui, ce blanc, il me convient, il rappelle que nous sommes là, blottis de façon animale dans nos tannières.
Je vais allumer mon internet, je vais envoyer des CV, croire en moi, car plus personne ne le fait. Une pleine théière, quelques gâteaux secs, deux chocolats, vague restes de Noël, je commence cette belle année.
Enverrais-je les voeux aux autres, car pour moi l'année, elle semble déjà longue, avec une profonde amertume, un goût loin d'une bonne année.
Clic, le clavier, les emails, la neige... touche Entrée ... clic clic
Nylonement