BURLESQUE ou NEW BURLESQUE car chaque école, chaque puriste trouvera un nom plus proche d’un style, d’une culture, française en l’occurrence pour décrire l’art de l’effeuillage. Dans les arts, dans la large palette des spectacles offerts à nos yeux, il y a un choix immense, et pour chacun vous pourrez en expliquer aisément le contenu. Une exposition de sculptures, des nus ou des paysages, des marines ou des folies impressionnistes, et même des abstraits sans tête, sans sens, sans nom. Vous trouverez les mots pour le dire, pour le partager, vous ferez appel à des références scolaires, à un début de culture, commun à tous. Pareil pour le théâtre ou un concert, voire même un ballet de danse, classique ou moderne, vous saurez le décomposer avec des gestes, des mots et des expressions. Vous trouverez là encore des références à votre description.
LOULOU CHAMPGANE
photo JBBARSAMIAN
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Mais pour le BURLESQUE, trouverez-vous le ton juste pour emmener vos interlocuteurs dans ce spectacle que vous avez vu dimanche soir dernier. Car il serait facile de dire qu’il y avait des filles, des belles gambettes et tout cela finissait dans une orgie visuelle de lingerie jetée en l’air, des bas nylon tortillés, sacrifiés dans de complexes parades, de nippies affolés sur des tétons libérés. Ce serait réducteur, mais bien souvent la seule description entre peep-show et spectacle érotique, rapide condensé de notre télévision qui n’a rien à dire mais qui ne sait approfondir les sujets, et encore moins ses propres propos.
MILKY PEARLS
Photo : LILY VON VENUS
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LILY CHUPA HOOPS
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BURLESQUE donc, un art, oui j’ose le répéter souvent dans de précédents articles, une variante de la danse, du stand-up avec un contact direct avec le public. Ici les effeuilleuses, car elles s’oublient dans la poésie d’un scénario d’humour ou de fantaisie artistique, chorégraphique, ces femmes transmettent un message à notre société, à notre culture. Spectacle encore underground, souvent donné dans des petites salles parisiennes, parfois en province, elles jouent de leur féminité, de leurs lingeries et autres paillettes pour écrire quelques lignes sur leurs libertés. Elles choquent peut-être, mais elles sont libres, elles sont de réelles artistes.
Rien n’est hasard, même quand la Madame Loyale harangue le public pour entendre les cris, les hululements approbateurs. Il y a un échange avec la salle, avec ce public qui était autant féminin que masculin. Ici des hétéros et des lesbiennes, des gays, des gens comme vous et moi, pas une strate de poupulation branchée ou stéréotypée, toute une population qui se ressemble dans le noir devant la scène. Pas de discrimination sur les formes, les courbes, des tenues, les corsets amplifient la volupté de chacune. Elles entrent en scène, déroulent leurs pas, leurs entrechats, leurs regards de braise, ou simplement innocents vers les yeux cachés par les lumières, elles cherchent un miroir. Le message passe, car si il y a des brides de nudité, elles s’affirment, elles s’assument, elles vivent le show, nous avec.
LOULOU CHAMPAGNE
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Le respect est total, comme un tonnerre d’applaudissements en fin de spectacle, quand la nuit est aussi posée dehors, quand elles viennent discuter avec leurs amis, leurs complices, les copines, les inconnus, les anonymes. Là encore elles partagent leur message de liberté, de féminisme par le corps, de beauté sans limite.
Nous sommes au premiers pas d'un art nouveau, complice et si proche, qui parle de nous, de vous, de notre amour du glamour, du corps au féminin.
RITA LYNCH
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Le BURLESQUE est art sensuel, où vos regards captent les rayons d’un espace étincelant, quelques courbes et le cœur souriant d’une effeuilleuse.
Nylonement
