Blanc comme neige !
La fenêtre du TGV, dans le froid de la gare, départ et grincements, éclatements des blocs de glace sur les premières vitesses, sur les premières courbes de rails. On avance. On quitte les immeubles, la monotonie des maisons de banlieue, toutes différentes, mais uniformément moches, le gris sur le blanc. Tout semble calme, la circulation est gelée, elle aussi !
Puis les premières étendues blanches, une neige gelée, immobile dans le froid plus intense. La vitesse augmente, le TGV glisse sur les étendues, entouré de blanc, de plus en plus vite … puis plus rien.
Ils ont volé le paysage, le temps s’écoule, puis s’arrête, les discussions aussi, marquées par ce vide. Plus rien, juste des débuts de talus, formes arrondies, et un arrière plan infiniment blanc. Rien ! Juste la beauté du blanc.
Cela ressemble à un négatif de la nuit, noire et absolue, sans fond, si ce n’est quelques étoiles, un vide sans lumière. Mais là, tout est blanc, sans vitesse, comme sans mouvements, opaque et sans profondeur. Pas de surprise, de référence, pas de travail pour les yeux, tout est là.
Blanc.
Monobloc, mais pas comme un mur, aucune oppression, aucune claustrophobie, jsute du blanc.
Je me tourne, la rame est silencieuse, les sons sont absorbés par la couleur ? Point de bruit, un train du matin, on bosse ou on dort.
Elle est là, assise avec des bottes en cuir, d’un marron uni, ternies et presque vintage dans leur patine récente. Des chaussettes épaisses, écrues avec des glands écossais sur le côté, un collant marron épais lui aussi, et un short en tweed avec un revers finement repassé. Un manteau, non un blouson comme une peau avec de la fourrure. Elle dort dans sa mode et sa beauté quotidienne.
Ma source originale d'inspiration pour écrire cet article.
Tiens ! L’image revient avec des sapins ployant sous la neige épaisse, un manteau sauvage.
Puis des arbres blancs ...
Nous sommes au pays des songes,
Celui du Père Noël.
Nylonement