Vivre la mode de tous les jours, en contact avec les plus grandes modeuses de notre époque, oui au plus près d'elles : VOUS TOUTES !
Non, je ne vous croise pas toutes, ni chaque jour, ni même jamais. Je ne suis pas dans votre salle de bains le matin, ni derrière vous dans votre dressing, encore moins caché sous la tasse de thé ou café du petit déjeuner expédié entre deux enfants râleurs, un mari perdu, toujours perdu, un chat qui a faim, et une liste de courses qui attend. Je ne suis pas là et pourtant je vous croise dans l'escalier, je vous souris quand vous prenez votre parapluie avec élégance , et votre sac à main et que là, ma main ouvre la porte sur la rue. Je suis là quand vous entrez dans votre petite mini, crème et noire, en vous pliant en deux ou trois, mais avec vos talons. Juste pour être femme durant tous le trajet. D'ailleurs ce matin j'étais à côté de vous dans le bouchon habituel de la banlieue qui roule vers Paris. Vous vous refaisiez une beauté dans le rétroviseur, et moi discrètement je regardais. Je souriais en apercevant vos jambes, privilège des voitures hautes sur les minis. Je regardais ce rouge à lèvre, ce pinceau à lèvres pour dessiner des contours en deux teintes. Un coup de poudre ! Vous étiez belle dans la grisaille.
Et puis avant-hier, je vous ai croisé dans votre voiture seule, en province, entre deux petits magasins, souriante, légère comme votre robe de fin d'été mais déjà avec un gilet long, très long et enveloppant. Un tregging, ce simulacre de legging en matière synthétique brillante, mais que vous aviez complété d'une paire de talons noirs, avec un méli-mélo de laçages noirs sur vos pieds. Vous étiez belle dans la verdure, entre le marché et votre maison et son petit jardin.
Vous, toutes, vous donnez le style du jour, votre ambiance de sentiments après une nuit, voire, je vous soupçonne de prolonger vos rêves dans un matinée de début de semaine. L'automne est là, vous avez entendu la pluie tomber toute la nuit, mais ce matin, vous sortez les couleurs sur un pantalon, et dessous, vous serez en bas, juste pour vous, et ce bel homme qui était avec vous ... dans votre lit ... dans vos rêves.
Je ne sais pourquoi vous avez choisi cette tenue, je ne le saurai jamais, mais chaque jour, vous, je vous croise, oui ! vous ! et j'ai le même plaisir, qui cache mes souffrances, de vous voir marcher, bouger, vivre.
Je suis là, je me réveille, je ne dors plus, ou plutôt je vais retourner dormir.
Nylonement