L'attente dans une salle aseptisée d'un immeuble design.
J'ai quitté le bruit affolant de la rue, des voitures et des bus, des scooters et des taxis agressifs, et soudainement, je suis rentré dans une bulle. Ici la lumière est indirecte et douce, les plantes coupées sont belles, grandes et odorantes, l'ambiance est quasi zen.
Derrière un comptoir aux formes arrondies en laque blanche, une hotesse discrète, avec son écran plat comme seul collègue pour sa journée. La moquette est si épaisse qu'aucun bruit n'apparaît avec mes pas. Je dépose mon passeport comme preuve d'identité, simple visite. Je dois attendre dans le coin, semblable à une alvéole de ruche. Je m'asseois, je regarde autour de moi, des magazines, des publicités sur les murs en dix langues, une société internationale.
Je me penche sur le numéro de MARIE-CLAIRE de septembre 2011, version turquie. Je feuillette et le voyage commence avec cette série photgraphiée par EMRE GUVEN, avec les modèles KARIN SAVKOVA et SANDRA KONIECZNA. Une exploration de la nature brut avec des tenues soyeuses, dignes d'un palace. Etrange contraste, je comprends la folie créative des artistes, mais parfois aussi je suis dépassé, mes limites intellectuelles saturent ou refusent de s'outrepasser. Je ne suis pas la réflexion sur les paradoxes, sur la composition.
Mais je suis pris par les modèles et leurs tenues évaporées, comme un vent devenu tissu, une soierie courtisant le souffle aérien.
Qu'il est bon d'attendre, j'en oublie mon stress.
"La mode ouvre des voyages,
dont seuls nos rêves connaissent la durée."
Nylonement