Cet été a été une saison de changements, car la vie ou plutôt le manque de vie a choisi de modifier les parcours des uns et des autres. La météo et la planète blessée ont ajouté des aléas de chaleur intense mais surtout une pénurie de pluie (celle-là même que les commentateurs des médias, que les miss météo semblent toujours voir comme un phénomène négatif alors que nous devons avoir des saisons, du soleil, de la pluie, du vent, des variations raisonnables si possible même si le tourbillon des excès est en marche). Je peux rajouter des changements de couleurs sur les murs intérieurs de la maison, pour créer un nouvel esprit.
Enfin un nouveau job, plus exactement un nouvelle fonction, une nouvelle destination au quotidien, plus de véhicule, mais le métro, me voilà devenu piéton avec un temps de trajet variant entre 1h40 à 2h par jour, aller-retour bien sûr. Non plus derrière un volant dans une circulation dense et un peu folle, je peux maintenant profiter de ce temps pour laisser mes yeux suivre le flux de vie des autres, pour rester fidèle à mes plaisirs primitifs : les jambes féminines, la mode, les femmes, le comportement des hommes. Evidemment ! .... mais je vous en parlerai plus tard.
Car ce temps nouvellement libre, je lis, oui je peux laisser glisser les stations dans les boyaux souterrains, je me gave de voyelles et consonnes, de pages, et encore de livres entiers. Soyez rassurer, j'ai des piles entières de livres achetés chez LABEL EMMAUS, ma source infinie de belles histoires, de romans, de livres sérieux, de clefs vers d'autres voyages.
Alors tournons les pages ...
J'ai tant regardé les épisodes de Maigret à la télévision, avec un Bruno Crémer fabuleux de justesse, avec une présence tant dans la posture que dans la voix, et puis cet univers génial des années 50-60 reconstitué quasi parfaitement.
Alors, de la pile de polar, j'ai sorti MAIGRET A NEW-YORK, un roman de 1947,dans une édition de 1972 (livre cadeau offert par Total à l'époque avec un plein d'essence !). Georges SIMENON nous accompagne avec son commissaire en retraite depuis quelques mois (découverte, je le croyais intemporel et toujours d'active) entrant dans le port sur un bateau, jeté tout de suite dans l'aventure américaine. Des méchants, des gentils, plutôt des faux gentils, des policiers amateurs de whisky alors que Maigret continue à la bière, avec ses bribes de mots anglais "appris au lycée et oubliés depuis". Il poursuit des fantômes, cherche la mère, la femme, le fils, l'autre fils. Il découvre les prémices de la mafia locale, mas finalement il reste lui-même, dans son manteau et avec sa pipe.
Au final, il résout l'énigme multiple, avec un téléphone d'époque, omet la vérité avec un sourire tranquille.
Intéressant de voir ici cet homme si habitué à ses routines, ses collègues, son manteau et son tabac, sa femme, son Paris ou parfois à la rigueur la province, il est ailleurs mais toujours fidèle à ses principes. Simenon nous emmène dans une ville américaine, à une époque lointaine, avec d'autres repères. Etonnant. Divertissant.
Gentleman lecteur