Tout est là devant nous, l'immensité d'un lieu, d'une rue ou plus encore d'un paysage. les dimensions s'ouvrent nous, sans réelles limites, sauf celle de notre regard, souvent porté sur un détail, sur une petite chose qui attire l'oeil, sur un élément troublant qui s'active.
Alors dans cette rue, je ne regarde que le trottoir, pour éviter les zones glissantes, je ne me concentre que sur ma main, dans la sienne. Il fait froid, un vent s'emporte entre deux immeubles, nous glace en se frottant à nous. Elle s'est enveloppé dans sa doudoune, avec une grande écharpe, des gants en cuir souples, des bottines et un collant opaque, elle est protégée. Alors l'hiver ne peut nous troubler, nous marchons, droit vers ces arbres, plus loin vers ce musée moderne. Un ovni posé par hasard, des vitres, des formes arrondies, des chutes d'eau, des arbres tout autour, nous allons voir son coeur de couleurs, vers les salles et les étages, vers les peintures et les coins vides pour laisser respirer nos émotions.
Nos pas sont parallèles, ponctués de petits bisous dans son cou parfumé, moi vers elle, elle vers moi. En Amoureux, car cela semble si loin des comportements des autres. Personne, ah si ce couple de petits vieux qui se tiennent aussi la main, peut-être pour se soutenir, non, avec leurs regards échangés, par amour. Oui, tant de monde ici devant ce musée, dans les trois queues pour entrer, des personnes, des amies, des amis, des copains et des copines, des couples aussi, légitimes ou pas, mais pourtant, si peu de main dans l'autre main, si peu de complicité. Non que je souhaite des effusions improbables de bises baveuses, de jeux de langues sensuelles et même d'attouchements too much, mais juste le bonheur de s'aimer. Je l'embrasse après l'avoir fait rire. Juste notre bonheur, pas pour le montrer aux autres, ce ne sont que des inconnus, mais juste pour nous.
Finalement j'aimerai avoir cette application de téléportation pour partir plus loin, face à cette campagne, comme cet été, là sur un banc, dans l'ombre d'un chêne, avec les prés sous le soleil, les vaches et la douceur de la vie. Oui cela aussi c'est notre énergie. Le calme, la nature, la vérité des éléments qui cohabitent sans bruits excessifs, sans haine, sans violence. Plutôt le contraire, le bruissement des feuilles, du silence parfois, des émotions, des battements de coeur, son cou, son parfum, sa peau, ses courbes, notre bonheur, notre amour !
Nylonement