Les derniers mois ont vu tant de bêtes immondes se réveiller, tant de haine prendre le pas sur la moindre esquisse de débats. Alors que les médias se délectent de ce flot permanent de violence, s'amusent de toujours chercher une nouvelle source de confrontations avec un héros du jour, en oubliant quasiment toujours les victimes, en effaçant leurs paroles. Face à ces vagues régulières, de revendications des uns et des autres, les plus marquantes comme les plus sournoises, en particulier de certaines gangrènes religieuses le plus souvent très insidieuses, oui face à tout cela j'ai comme perdu le goût de savourer la vie.
Dans le marshmallow moelleux de ma vision idyllique d'une vie quotidienne en paix, je souhaite en partie atteindre certains rêves, mais j'ouvre les yeux sur ma réalité. Morne car en décalage de mon précédent vécu, de ce passé proche dont je ne veux revivre les douleurs profondes des mois de maladie, les souffrances et les tortures intérieures qui ont laissé des cicatrices ineffaçables dans mon corps. Triste parfois si je ne regarde pas devant moi, gris à l'image de ce ciel sans lumière solaire, sur fond blanc sale.
Mais pourtant le matin, je me lève avec mes problèmes certes, mais avec une réelle motivation pour mes proches. Pour aller gagner mon salaire, trop maigre, en accompagnant le flux de mon activité, en souhaitant toujours offrir un sourire, une parole rassurante, un semblant d'espoir, je travaille en m'adaptant à chaque demande. Je sais que chaque euro sera une source de repas, quotidien et même générique parfois, festif ou du moins plus partagé en famille le weekend, avec mes grands enfants. J'essaye d'être présent auprès d'eux pour entendre leurs joies et leurs doutes, pour donner des conseils, pour guider leurs premiers pas d'adultes. Certes j'ai plus de mal à les encourager à rêver, à vivre dans un monde soyeux, pas celui des bisounours mais un monde tranquille où chacun aide l'autre, respecte les autres. Cette éducation partagée depuis des années, elle devait avoir un sens, une porte vers leurs avenirs, leurs différents futurs en propre, mais aujourd'hui j'ai un doute profond sur certaines valeurs en particulier le respect de l'autre dans notre société actuelle.
Moi qui pensait, je dis bien que je ne le rêvais pas, et que j'étais dans une réalité bien réelle, j'avançais en parlant d'égalité entre les femmes et les hommes dans leur quotidien. J'ai élevé mes enfants ainsi, malgré leurs propres différences, malgré les hauts et les bas de notre parcours commun. J'ai surement été un papa imparfait certains jours et un papa chéri voire super papa d'autres jours, mais j'ai cru, je crois encore (est-ce une faiblesse ?), que le respect à travers la politesse, à travers les espaces et les pensées envers les autres, à travers une vie partagée avec tant de couches sociales et culturelles diverses, oui j'ai cru que nous pouvions avoir des vraies libertés (celles de la vie au-delà d'une simple réflexion liée à l'argent comme ligne directrice de la vie).
Eh bien non, cela semble finit. Des personnes bloquent les autres, parfois forcent leurs espaces personnels, imposent une dictature de pensée unique, une vision unilatérale d'expansion du monde, de leur monde. Ils empiètent sur mon espace, pas si grand d'ailleurs, pas vraiment privilégié (probablement pour certains, mais seuls ma sueur et mes nuits blanches donnent l'ampleur de mon espace de propriétaire), ils déversent leurs haines sur le parcours de mes proches, de mes amis, ils ne respectent plus mes libertés. La première, celle d'espérer un monde meilleur, sans violence. Or c'est le seul moyen d'expression censé qu'ils ont trouvé dans leur désorganisation globale.
Alors bonne année 2019 semble un vain mot quand certains s'acharnent à nous priver de multiples libertés.
Toutefois pour vous tous, pour vous toutes en particulier, j'espère un monde plus doux, plus en harmonie avec votre travail et vos espoirs rattachés. Que vos voyages soient réels ou dans des livres nombreux, sans trop d'obligations à rester accrocher à des réseaux sociaux stériles car non générateurs de la moindre liberté (surtout pas celles de penser ou de réfléchir).
Vivez pleinement heureuses en montrant vos gambettes si vous le voulez, sans aucune réflexion désobligeante, sans oppression d'une masse gluante et rétrograde de religieux ancestraux.
Vivez en pleine féminité, avec des sourires, avec vos envies de glamour pour vous plaire en premier, pour soi, pour lui ou pour elle car là aussi la séduction est un acte libre, comme la liberté amoureuse. Faites l'amour avec consentement mais avec la personne qui fait battre votre coeur, librement, passionnément. Avec des bas nylon peut-être !
Librement
Nylonement