Reprendre le cours de cette nouvelle semaine, en pensant à hier, dimanche, installée dans mon canapé, à boire du thé noir, en pleine lecture, j'étais si bien. Une pause, je me suis offert un weekend de trois jours, et aujourd'hui je retourne au boulot avec l'esprit libre. Mais en évitant les discussions autour de la machine à café, avec le même sujet obsessionnel depuis lundi dernier, les bonnes affaires, les remises et les promotions folles.
Moi, j'ai pris mon vendredi pour aller voir deux expositions, pour ne pas les rater, et surtout pour profiter du calme ambiant, loin des magasins, loin de vague de consommation, d'idôlatrie de ce besoin compulsif d'avoir toujours plus. Ensuite j'ai flâné pour aller prendre tranquillement mon repas dans un restaurant à vocation d'insertion. le café joyeux au coeur de Paris. Un lieu sympathique, où le personnel est un mixte naturel de personnes avec des handicaps, pour mieux comprendre nos différences et plus certainement nos réalités. Délicieux dans l'assiette, détendue pour l'ambiance.
Samedi, j'ai marché pour aller dans un dépôt Emmaüs, avec mon sac à dos, mon parapluie, mon sourire aussi. Détente toujours, pas de queues à la caisse, pas d'affolements excessifs dans les rayons, juste du temps pour passer entre les allers d'étagères remplies d'objets recyclés, utiles ou non, mais en quête d'une nouvelle adoption. Un coup de coeur, un besoin, une futilité, dans tous les cas, c'est pour une bonne cause, et une réutilisation en phase avec le développement durable. Moins de déchets, plus d'échanges car ici les bénévoles ou les personnes en réinsertion, toutes sont souriantes, promptes à vous renseigner, vous guider et surtout vous emporter dans les souvenirs d'un objet, des souvenirs d'un lieu ou d'une époque. Tous les styles se croisent, s'amusent les uns des autres, du kitsch impossible au design vintage trop marqué, toutes les matières s'expriment.
Alors fidèle à mes mauvaises habitudes, oui je consomme trop de mots, trop de voyelles et de consonnes, j'ai dépassé mon quota d'adverbes, de locutions et de paragraphes mais heureusement je ne paye pas d'impôts sur la culture. J'ai pris quelques livres, quelques romans mais aussi des livres de voyages, des vieilleries pour comprendre la vision de notre modernité actuelle vue depuis les années 50 ou 70. Un regard dans le rétroviseur sur le monde d'aujourd'hui, une lecture riche et édifiante, car parfois ils se trompent, parfois ils annoncent nos erreurs. Des livres, encore quelques uns, bref un sac à dos rempli et un second sac plein. Je suis revenu, j'ai réchauffé mon pot au feu, les saveurs pour donner une belle odeur à la maison, j'ai posé mes fesses dans le canapé, j'ai lu jusqu'à m'endormir sur les pages.
Des livres toujours, du thé dimanche, rien de plus, des mots et encore des mots. Aucune dépense sauvage, juste du bonheur pour moi, en aidant indirectement les autres. Je me sens beaucoup mieux ainsi, même avec mon vieux mobile, acheté sans aucune promotion, il y a si longtemps. Tout cela suffit à ma vie.
Simplement.
Nylonement
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