Insupportable été qui ne nous quitte pas. J'avais tant apprécié ces prémices en mai, puis en juin, avec les soirées longues, les dîners improvisés avec des amies sur des minuscules terrasse d'un studio parisien. La chaleur montait mais le temps sentait bon les futures vacances. Ce moment plus léger malgré la fatigue accumulée au travail, les derniers coups de rein pour finir les projets et partir, sauter dans le train vers Arcachon, prendre l'avion vers Vienne, ou juste un saut de puce en voiture vers la la fraîche Normandie, j'avais attendu cela durant des mois. Le bleu était là, immaculé sur la toile du ciel, une seule teinte, avec une gomme pour les petits nuages rebelles. Douceur de l'été, les verres qui trinquent, deux amies qui se marient, des weekends de détente, et puis quelques moments de lecture dans le hamac du jardin de mes parents, j'adorais cette étape annuelle, cette saison de bonheur.
Alors les jours se sont suivis, la météo toujours fidèle à elle-même, un peu trop aussi. Sans pluie, sans une goutte pour les fleurs du balcon, sans rien pour les plantes aromatiques. Pauvre tentative de culture locale de quelques salades, toutes flétries, brûlées par les rayons trop nombreux, seules les tomates rougissaient sans limite. Écarlates et sucrées. Les soirées chaudes, les nuits difficiles, et malgré des balades vers la mer ou dans les piscines des amis, le chaud était devenu prince, roi et même empereur dans son absolu.
Une seule version de la mode, avec des tuniques, des robes légères et courtes, idéale pour une peau soyeusement hâlée.
Alors le retour de vacances fût dans la joie, après une totale décompression sur les plages, mais la robe d'été innocente n'avait plus sa place pour aller au bureau. L'envie étant bien là, le matin après une douche presque glacée, un jus de citron et quelques tartines. Seule dans mon appartement, avec juste une nuisette souple de coton, je profitais avant d'être contrainte à enfiler cette jupe, ce chemisier, cette veste de tailleur, mon standard pour mon job, pour mon environnement professionnel. Chaleur des vêtements avec le paradoxe de la climatisation qui nous gelait, s'arrêtait, recommençait son oeuvre de glace, avec nos nombreux écrans et ordinateurs actifs.
Je rêvais parfois d'une glace, d'un sorbet bien frais en pleine réunion. Une source d'égarement, car mon corps disait non à tout cela. Vivement ce soir !
De retour, je retire tout, je rejoins ma douche, une pluie d'eau en harmonie avec mes attentes. Comme une drogue, et de longues minutes dessous. Ensuite, juste quelques dessous, une tunique de coton indien si léger, le minimum pour respirer pleinement cette chaleur qui dure même en septembre. Un verre de vin blanc, une salade, du bonheur. Tout simplement.
Nylonement