Dans la pénombre des volets clos, la lumière dardait sur le sol, chauffant la moquette avec de de fines lamelles de soleil cru. Le silence, le bonheur de deux peaux collées après l'amour, ils étaient si bien sous ce simple drap froissé gris perle. Leurs jambes s'entremêlaient, lui avec ses muscles, elle avec ses bas fins noirs. Des chevilles encore emprisonnées des doubles brides de ses escarpins, des mollets soulignés d'une couture noire au dos, des cuisses bronzées marquées d'un revers opaque, elle s'était volontairement entortillée autour de lui.
Les mains caressaient les courbes, la douceur infinie de la peau, même moite par la chaleur et par les assauts répétés de leurs envies. Amants d'un jour, heureux de se revoir, excités par ce repas trop long comme un rituel sensuel avant cette culbute gourmande, ils avaient déjeuné au champagne, prolongeant ensuite dans cette chambre avec une autre bouteille, leur soif, leur ivresse des corps. Rien ne pouvait perturber ces instants complices.
Elle pensait à ce corps si doux, à ces lignes suivies avec ses doigts, sans jamais se lasser. Un contact entier de sensation charnelle et de soyeux intérieur, une plénitude embrumait son esprit. Etre avec lui, allongée au plus proche de lui, loin de tout, simplement loin de son quotidien routinier, de sa vie sans pétillements, sans sentiments partagés, tout cela amplifiait son désir. Caresser encore son corps, le sentir en elle, fusionner les deux peaux. La dentelle de son serre-taille et le voile de ses bas, des frontières vaporeuses avalées par la chair, elle respirait délicatement son parfum.
Caresser sans vraiment bouger, elle suivait son regard, répondait par des sourires. Après leurs discussions tout en mangeant, ils n'avaient eu que des halètements, des ouis prolongés et si peu de nons pour plus de plaisirs.
La pénombre relative des volets refermés pour anéantir la canicule extérieure, ils partageaient maintenant des silences.
Savourer l'instant, uniquement.
Ils s'évitaient de penser à l'après, à leurs corps séparer. Il laissait ses mains venir vers la dentelle, dessus, dessous cette lingerie marquant la taille de ce corps féminin. Un détail somptueux de volupté, découvert sous cette robe si légère, juste après le dessert. Une surprise si féminine.
Oserait-il lui retirer ses bas ? D'abord les brides des chaussures, puis faire sauter chaque jarretelle et rouler sous ses doigts, à fleur de peau, ce voile quasi transparent, quasi liquide par sa finesse extrême.
Mutuelles caresses, ne plus bouger pour apprécier cette fusion charnelle ou la mettre totalement nue pour mieux la déguster ?