Jarretelles ou jarretières, force est de constater que la confusion existe encore aujourd'hui.
Méconnaissance d'une part, car ces détails de mode datent d'un temps que les moins de vingt, pardon de trente, pardon bis de quarante ans ne peuvent pas connaître. Mais aussi confusion car régulièrement je lis ici et là, sur des blogs récents, plus souvent dans des magazines de mode actuelle, des articles où l'un prend remplace l'autre dans un flou total. Tout autant que lorsque les mêmes journalistes-stylistes-experts de mode font la confusion entre bas et collants, entre corset et guêpière, entre tanga et string.
La lingerie, la mode de l'intime mérite mieux pour vous faire rêver, pour vous donner l'envie peut-être de franchir le pas vers votre premier porte-jarretelles.
La jarretière est une bande de tissu, un cercle porté horizontalement, généralement doublée d'une bande élastique, faisant le tour de la cuisse. Il comprime sans oppresser afin de tenir le revers du bas en bonne place. Elles furent inventées entre le moyen-âge et la renaissance, améliorées au gré des décennies, pour tenir d'abord les bas de coton, puis de soie des hommes, ensuite des femmes. Elles étaient parfois décorées de fil d'or, d'argent et même de pierres précieuses,. L'on disait que chacune avait un langage pour préciser la disponibilité sensuelle de la personne qui la laissait voir. Mais au final,en arrivant vers le XIXe et début du XXe siècle, elles servaient à tenir les bas.
La jarretelle est une bande élastique qui soutient le bas nylon par son revers. L'inventeur officiel serait Férréol Dedieu pour le porte-jarretelles, avec une simple ceinture à peine améliorée autour des hanches, ajoutant quatre jarretelles pour aller vers les bas. Avant il y avait eu de nombreuses esquisses et modèles, avec des bandes de tissu dotées de boutons où se glissait la boutonnière du bas de coton. Il y a eu aussi les bandelettes ou rubans de tissu, (pas encore élastiques, le lastex ou latex s'intégrera plus tard) sur-mesure, attachant le corset aux bas. Forcément suivant la position du corps, la tension variait fortement si vous étiez assise ou debout. La jarretelle a donc évolué, en se combinant avec des corsets plus souples, avec des guêpières dans un esprit lingerie plus sensuel, avec des serre-tailles plus larges que les porte-jarretelles. Les années 50-60 ont proposé des centaines de modèles avec un autre variante, très connue à l'époque, la gainette enveloppant les hanches et le haut des cuisses. Mais c'est Chantal Thomass qui a remis les jarretelles au goût du jour dans les années 90, avec une lingerie froufroutante siglée volupté. Dernier détail, la jarretelle actuelle possède à son extrémité basse une attache (métal ou plastique, préférer la première) où se glisse et se coince le bas sous un bouton-champignon de latex. Aujourd'hui vous retrouverez des modèles vintage en brocante, mais aussi des modèles délicieux chez de nombreuses marques de lingerie classique (Lise Charmel, Aubade, Chantal Thomass, ...) ou des marques de lingerie néo-rétro (What katie Did, Kiss Me Deadly, Dita Von Teese lingerie, Cervin, Secrets in Lace, ...) avec quatre, six, huit voire dix, douze jarretelles. A associer avec de véritables bas nylon, avec ou sans couture.
Bas tendus par des jarretelles
Ah oui, j'oubliais la confusion !
Il est courant de parler de bas jarretières. Autrement dit de bas qui tiennent seuls sur la cuisse grâce à des fines bandes de silicone sous leurs revers. Comme les Dim Up mais aussi sous les appellations internationales comme stay-up ou hold-up. Or ces bas n'ont pas de jarretières, du moins dans la première définition ci-dessus, mais effectivement ils tiennent seuls sur les jambes. Par ailleurs, ils semblent bons de rappeler que le croisement "jarretelles" et "bas jarretières" ,trop souvent vu sur les photos de magazines de mode, dans des films aussi, n'est pas pratique. La simple cause est que l'attache de la jarretelle est faite pour recevoir la fine épaisseur d'une revers soyeux de bas nylon, mais pas les millimètres gluants du silicone.
Nombreuses sont les femmes qui ont voulu faire ce croisement, nombreuses sont celles qui ont lutté contre les attaches devenues rebelles soudainement, refusant de tenir, nombreuses sont donc celles qui ont banni les bas nylon pour cette raison. Et pourtant la bonne symbiose est celle de plusieurs jarretelles aux attaches en métal, où se glissent naturellement la finesse et la souplesse des revers d'une paire de bas nylon. Avec au final une légère tension poursuivre vos pas, vos mouvements, votre mode, en toute discrétion, en toute féminité !
Nylonement