14 février, un point de repère dans le calendrier commercial, entre Noël et Pâques., Une source infinie de harcèlements publicitaires depuis la mi-janvier et de plus en plus intensivement par toutes les marques, sans limites, vous recevez des emails, des propositions, des rappels, des codes promotionnels.
Mais surtout vous pourrez acheter des fleurs, pour les amoureux d'un jour, ceux qui ne pensent pas à faire des cadeaux les autres jours de l'année. Il existe des applications pour trouver un panel pré-configuré de bonnes idées pour votre compagne/femme.
Et parmi les suggestions de vos achats des prochains jours : en première place, oui, offrez de la lingerie, du rouge, du noir, des ensembles complets, soutien-gorge, string et porte-jarretelles. Bien évidemment vous trouverez des bas, surtout des bas jarretières comme les dim-up car les véritables bas sont bien trop rares.
Vous aurez aussi des articles pour justifier vos choix, vos goûts, vos envies surtout face à des photos alléchantes de modèles, parfois photoshopées. Avec des arguments, non, pas seulement la taille des bonnets mais aussi les ritournelles, les préjugés établis par des années de machisme convenu, des stéréotypes incontournables admis malgré nous. Ainsi la fête de la St Valentin sera cette soirée où en rentrant de votre journée de travail, vous Mesdames, vous allez vous transformer en pouliche de luxe. Les sous-vêtements sexy forcément, des atours de résilles et de couleur rouge, des bodys sulfureux et peu couvrants, des variantes sans peur du vulgaire. Rien d'autre, juste un trench si la pluie s'invite en ce mois de février. Voilà vous êtes prête pour la consommation entre la table et le lit.
Quelle belle caricature !
Les mêmes magazines féminins qui défendent le féminisme, les droits à une égalité femmes-hommes, qui luttent contre le harcèlement, ceux-là même foncent tête baissée dans la vulgarité obsessionnelle. Des conseils câlins, des objets érotiques, des pages entières de lingerie douteuse, et encore quelques mots pour améliorer votre talent à jouer de la flûte sans souffler dedans.
Est-ce bien obligatoire d'en arriver là ? Ne peut-on pas remettre en cause cette fête, et ses articles marronniers qui asservissent les femmes dans un rôle de dindes à farcir ?
Je promeus depuis des années la beauté, la mode, la féminité et même les facettes multiples de la féminité, de vos féminités du quotidien. Je promeus aussi le glamour avec cet accessoire discret et si élégant que sont les bas nylon. Mais je ne crois pas à cette séquence annuelle, si peu intelligente, si peu valorisante du corps des femmes, et de leur position dans la relation amoureuse.
Alors aimez-vous, comme vous voulez, sans obligation, avec consentement mutuel, avec ou sans belle lingerie pour cette fête !
Et puis il y a 364 autres jours pour être toujours aussi glamour, pour vous, pour lui.
Nylonement
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