A vous qui ne le savez pas, mais qui ne saurez pas plus après !
Car le bas nylon est là, bien présent dans notre monde, là près de vous, avec qui je déjeune pour cette réunion de projet, pendant ce repas d'affaires. Nous avons prolongé cette négociation après la présentation et le jeu des questions-réponses de ce matin, deux longues heures pour défendre le contenu de ce projet, nos choix innovants, notre pleine volonté de réussir avec vous. Au total mes trois associés et vous, cette assemblée de quatre femmes et cinq hommes, nous prenons le temps de descendre de votre immeuble, de récupérer nos manteaux pour contrer ce froid d'autsomne, de papoter des projets en cours, de la nouvelle direction et de sa stratégie, mais aussi des réalisations communes passées qui sont aujourd'hui les standards de votre entreprise. Un rapide regard sur les tenues des uns et des autres, une joli trench bleu nuit sur un tailleur noir, une jupe crayon si rare pour une autre, des talons pour toutes, une unanimité d'élégance comme pour ces messieurs tous en costume, même un gilet, version trois pièces, pour l'un d'entre eux. Des sacs à main, des marques, de formes et autant de couleurs, deux petits ordinateurs glissés sous le manteau pour les protéger des grosses gouttes, tout le groupe se faufile entre les voitures vers cette brasserie. Un lieu, presque une cantine, ils rentrent, saluent quelques relations présentes, moi gourmande, je regarde plus les assiettes pour choisir parmi de futures envies.
Un salon au fond, derrière un rideau de velours, juste nous autour de cette grande table, un décor belle époque avec des porte-manteaux en laiton doré, un repose sac dessous, je pose mes affaires. Je libère mes jambes, mes coutures sont bien là, verticales jusqu'à mes talons fins. J'aime cela, cette finesse rassurante sur ma peau, chaude même si aujourd'hui je n'ai pas pris l'option bas de soie. Je prends place, un gentleman, du moins un homme avec encore quelques notions de galanterie, je tiens ma chaise. Ah moins que cela ne soit un homme de goût appréciant mes mollets voilés. Ma jupe glisse sur les revers, remonte sagement sous la table, je pose toujours une main pour connaître la position sur ma cuisse. Sagesse pour éviter toute exhition malvenue en se relevant, tout incongruité sensuelle avec un regard venant d'à côté. Mon chemisier blanc rayonne dans ce décor noir et pourpre, une réelle ambiance du début du siècle dernier, un esprit parisien qui traverse les décennies. Je salue l'assemblée à nouveau, en prenant le temps de présenter notre juriste nouvellement venu avec nous après cette réunion. Son futur rôle pour la partie contractuelle, et j'enchaîne avec le projet à nouveau, pour des aspects informels, notre équipe, nos consultants, leurs collaborateurs dédiés. L'humain de cette aventure technologique, les objectfs et les plans d'action des prochains mois, je laisse chacun prendre part à la discussion. Le champagne, un beau magnum perlé de gouttes d'eau fraîche remplit les flûtes.
Ma main, celle de la femme, celle de l'executive woman qui doutait encre il y a quelques heures malgré les forces évidentes du dossier, celle de l'amoureuse partie avec des bisous dans le cou pour m'encourager ce matin, je pose cette main sur mes bas nylon, un réflexe naturel, quasi inconscient. Je rejoins ce bien-être enveloppant, comme je le ferai peut-être en repoussant une mèche de cheveux. Détail sur mes jambes, indispensable clef de ma féminité cachée sous ma mode au quotidien, fétiche de quelques grammes toujours avec moi. Eux ne savent pas, eux ne sauront jamais.
Instants courts de déconpression, je savoure les bulles et la douceur.
NYLONEMENT
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