Un soupçon de décalage horaire et des monstres hideux partout sur le trajet de retour, maintenant dans le noir de l'automne, je n'avais pas d'envie, un coup de blues peut-être. Alors j'ai mis de la musique, j'ai laissé le chat se coller à moi sur le canapé, j'ai repris un livre oublié sur mon radiateur. Plonger ainsi dans les pages, dans un roman d'amour de trentenaires, loin de mes repères, avec des crises de caprices à chaque chapitre, j'ai souri intérieurement de ce nombrilisme générationnel.
Puis je me suis endormie, là sous la couette, la boule de poil avait trouvé sa place habituelle sur le coin de radiateur, sur un coussin en satin devenu son fief en hauteur. Alors ce matin avec ce thé, earl grey et pamplemousse, je me réveille face aux feuilles mortes, entre douceur d'une journée de pause et besoin de finir quelques documents sur mon ordinateur. Finalement je flâne sur les pages burlesque, en quête d'un glamour fascinant, d'une féminité aux reflets multiples. Des plumes et des paillettes, mais toujours des sourires, des histoires poétiques, des souvenirs des derniers spectacles vus avec mes amis, cette ambiance souvent pleine de joie, d'applaudissements et encore de glamour.
Mes yeux s'arrêtent sur les corsets, ic et là, ils brillent, ils sculptent les corps. Les étincelles de cette féminité sublimée, je regarde les formes soulignées de soie naturelle, réhaussées de dentelles parfois. Les coupes changent, les bustes s'affirment, c'est un jeu pour trouver une taille plus fine, trop aussi, les excès ne me passionnent pas, car en les voyant je ressens la douleur. Mais tant d'autres modèles, tant de sourires, tant de couleurs et de lacets qui défilent. Et si je sautais le pas. Un défi pour mes rondeurs, un éclat dans ses yeux, lui qui lit ma silhouette avec ses sentiments, cajole mes courbes, mes excès à mes yeux, mes lignes si personnelles dans ses mots. Il a toujours su trouver de la lingerie, des robes, modernes ou néo-rétro pour embellir mon corps. Dans le miroir, mes mensurations, pourtant toujours les mêmes, nue ou habillée, se sont transformées en un buste fier, une taille gourmande pour poser ses mains, des hanches parfaites pour poser un porte-jarretelles, mes jambes accueillant les bas à couture. Une magie qui me séduit, une lingerie que j'assume pleinement pour mon confort, pour ma féminité, je repense à ces combinettes si envoûtantes sur elle, pardon sur moi, j'avais l'impression d'être une autre, plus belle. Il a fusionné les deux images, en me serrant plus fort dans ses bras. L'amour !
Les sourires avec ce sere-taille très haut, quasi underbust, qui sculptait mon ventre, ces encouragements à croire en moi, délicats comme des caresses. Alors, ces corsets anodins dans cette balade virtuelle matinale, ne seraient-ils pas un nouveau challenge pour perdre quelques kilos, les oublier sur le chemin de notre vie commune. Pour moi, pour lui, pour rester moi d'ailleurs, pour être sublimer par son regard aimant, sans trop serrer les cordons. Je me vois soudainement respirer dans cette lingerie de pure séduction, les seins éclatants sous la dentelles et la mousseline, le tout sous une veste, avec une jupe, avec des escarpins. Une envie profonde de sentir ma peau, mon corps avec un nouveau design, un coeur palpitant de bonheur.
Dans la chambre, il se lève, s'approche de moi dans mon dos, m'entoure de ses bras. Le premier corset, le meilleur corset, le plus charnel, avec des baleines fortes d'émotions.
Nylonement
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