Soleil sur le lycée, envie de penser à tous les week-ends de l'année, à toutes les sorties, à toutes les fêtes et surtout à ce bonheur avec mon amoureux. Un hasard, une soirée prévue pour être pourrie, pour accompagner une copine, de la musique trop forte, j'aime pas çà.
Et puis là dehors, sur le perron, malgré le froid, un groupe de fumeurs, et lui perdu dans son téléphone, pas pour jouer mais pour occuper son temps. Deux mots, en même temps, le côté instable à 360°, deux timides ou du moins deux êtres inconnus l'un pour l'autre cherchant le premier mot juste. La soirée a filé ensuite trop courte, le bonheur de parler avec lui. Et pourtant son look, le mien, le lieu, les copains, rien n'était parfait.
Six mois de sentiments, je ne dirai pas d'amour, je prends encore ce recul. Des longues discussions, des changements de tenue, je suis passé de jean collé à ma peau, à des jupes, des tops, des tee-shirts plus féminins, lui a redressé sa coiffure improbable. Un baiser en partant d'une soirée, la main dans la main parfois en se retrouvant au café, et puis les casse-pieds, les jalouses, les cons, les beaufs, le monde normal m'a dit ma mère.
Nous avons fait une sortie de quatre jours, nos classes ensemble, deux jours de rêve de bisous, de balades, de discrétion vis-à-vis des profs, d'envie de plus. Oui j'ai compris ce que mon corps, ce que mon coeur, ce que mes parents m'avaient expliqué il y a si longtemps. Faire l'amour. Juste des pensées, mais une profonde envie. Juste traduite par une paire d'escarpins achetée en cachette, une jupe plus courte, un ensemble si féminin pour la soirée de gala de ce voyage.
Il a aimé, on ne s'est plus lâché depuis.
Je l'aime, il m'aime. Mes parents l'ont vu passé un soir, mes frères et soeurs ont jasé, bref le bonheur de la famille. Les commentaires, les rires et autres sourires. Finalement des conseils et puis un recul assez étrange, comme si tout cela était normal. Moi la grande, l'ainée, je testais la vie, l'amour, la rencontre de l'autre.
Là, j'hésite, des soldes, une robe rouge, elle me va si bien, mais cela fait too much quand même me dit ma meilleure amie. Je vais attendre, mais je redoute l'été, les vacances, les distances, l'oubli. Je vais vivre l'instant présent mais il va bientôt se finir, mi-juin ce sera vacances.
Nylonement
Texte publié sur le blog
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