Sous la couette, juste avec la lumière rasante qui traverse les volets, un hâlo délicat pour ouvrir les yeux, je suis bien. Sa chaleur le long de mon corps, il est là, collé à moi. Dans son sommeil, sa main qui enlace ma taille, caresse le creux de mes reins, j'aime ce geste inconscient, à moins que dans ses rêves, je ne sois aussi présente.
S'endormir dans ses bras, recevoir un dernier bisou pour clôturer une belle journée de printemps, après cette balade sous le soleil, en allant voir les cerisiers en fleurs dans la parc voisin, j'aime cet homme. Il m'aime aussi. Il me le dit peu souvent, juste dans nos moments tranquilles, lors d'une soirée, d'un restaurant ou simplement sur notre canapé, serrés l'un contre l'autre. Des bises et des bisous, de la douceur, une ferveur partagée, toujours aussi vraie depuis le début de notre histoire.
J'entends les bruits de la rue, les voitures et les bus, les quelques groupes de jeunes du lycée voisin qui s'exclament avec un flot de rires. Il est si bon de se sentir déconnectée de ces personnes, de ces mouvements, de cette vie, en restant plongés, tous les deux, sous la couette. Il remue un peu, je le regarde, je passe ma main dans son dos, sur sa peau si lisse, je le vois, souriant dans ses derniers rêves. Ici seulement, il se permet ce lâcher-prise, dans le cocon de nos émotions. Plus encore après nos instants intimes, il aime céder à cette chute dans les hormones soyeuses de l'amour, sombrant parfois dans le sommeil, ou se reposant sur un nuage avec oreiller, un nuage onctueux de chair et de bonheurs intenses. Je le suis, je fusionne avec lui, lui en moi, moi avec lui, totalement. Le réveil est une phase douce, tout autant, entortillés dans notre couette, au milieu de nos nombreux oreillers et coussins, amoureux comme hier, comme demain. Je suis bien, d'autant plus que nous n'avons pas d'agenda aujourd'hui, juste nous, à vivre sans limite, sans contraintes, sans horaires. Notre chambre, nos envies, notre joie d'être ensemble.
Un bonheur renouvelé, toujours aussi vrai, aussi délicieux.
Sagement, je lui glisse quelques bises, des messages silencieux vers son coeur.
Nylonement