Je vois déjà vos mines déconfites en survolant la première image, juste après le titre. Nous sommes bien Dimanche, le jour consacré habituellement aux bas nylon, et apparemment je m'égare. Eh bien non !
Je souhaitais simplement aborder une hérésie journalistique devenue une habitude de langage, une facilité contemporaine à prendre les torchons pour des serviettes, à normaliser des objets avec une seule et même définition, une terminologie similaire, dans la tendance moderne du "toutseressemblepourquoisecompliquerlavie". Oublions cette fâcheuse évolution à simplifier en nivelant par le bas, par le niveau le plus inférieur pour contenter les personnes ne supportant le moindre effort.
Prenons un exemple avec la photo suivante :
Il y a de forte chance que dans les magazines, surtout en cette période de pré-st valentin, où le chic est de devenir une femme-objet, une gourmandise à envelopper de fanfreluches et de dentelles, de lingerie et de bas résilles, pour être consommer rapidement (sans résistance, et avec un évident consentement) après le petit repas au resto. Un passage à la casserole quasi obligatoire car vous allez forcément porter des bas dans les prochains jours.
Enfin des bas, il y a débat sur la terminologie exacte. Plus encore sur l'objet ciblé par ces mots.
Car majoritairement, dans les prochains jours, sur le net, dans la presse et autres médias dont la télévision (gage d'une qualité foudroyante de bonnes idées et de sujets approfondis avec toute la subtilité ... et la vulgarité qui fait du buzz), vous allez lire, entendre ou voir que les jambes gainées ci-dessus sont des bas. Oui, vous pouvez me relire. Car il est courant de voir les simples coutures, ici imprimées au dos de ce collant, deviennent des bas couture. Pareil pour les résilles, le plus souvent proposées en format collants, elles se transforment malgré l'image en bas résilles, en filet pour beaux gigots.
Regardez les pages de mode, et vous serez souvent surpris de cette non-différenciation entre les bas jarretières (type bas-up ou dim-up), les bas pour jarretelles et les collants. QUand le glamour prend place, avec une sensualité pour cible, tout se ressemble, du moins aux yeux de certaines pigistes, journalistes, assistantes ou stylistes mode. Une inculture volontaire ou innée, un manque de repères peut-être pour les hommes, pour les femmes ou pour les jeunes générations, je ne sais comment le justifier.
Certes si les bas attachés avec des jarretelles, dont nous faisons la promotion glamour, ici chaque dimanche, et ailleurs avec des passionnés et de fidèles élégantes, certes donc, si ces bas sont rares, ils sont bien actuels. Portés durant les années d'or, les années 50-60, ils sont restés le symbole du chic, du raffinement et de la volupté. Parfois détournés pour des usages plus pornographiques, pour marquer les cuisses des péripatéciennes, ils ont été aussi stylisés sur les belles images des pin-up. Les jarretelles reviennent avec la lingerie, dans les publicités régulières, annuelles pour vanter les plus beaux ensembles de lingerie, des marques classiques et chics. Les bas sont visibles et pas inconnus, ce ne sont pas des trésors inaccessibles, juste confidentiels.
Les bas jarretières sont eux, devenus très courants depuis la fin des années 80, avec un volume de plusieurs millions d'exemplaires par an. Les fétichistes ne sont pas les seuls consommateurs, les jeunes, les moins jeunes, toutes les femmes semblent en avoir une ou plusieurs paires dans un tiroir. D'usage pratique, tant pour le confort sous la mode au quotidien que pour la séduction, les bas jarretières existent, sont en vente libre dans tous les supermarchés de notre territoire national.
Enfin les collants, oui, ils dominent le marché, mais leur principale différence, sans user d'une définition compliquée, est qu'ils enveloppent les jambes, les cuisses dans leur totalité, et même l'entrecuisse dans sa globalité. Visuellement, sauf déficience visuelle prononcée (j'autoriserai les mal-voyants à mettre les mains pour valider mes propos ;-) ), les personnes des médias devraient voir cette réelle différence physique. Et j'ajouterai que les bas, jarretières ou pour jarretelles, ne couvrent que les jambes de la pointe des orteils jusqu'à mi-cuisse, avec un revers pour finir l'extrémité haute.
Comment en 2016, peut-on encore se tromper de vocabulaire lorsque l'on évoque les variantes de la mode de l'intime, la lingerie ou le voile léger sur les jambes. Certes je pourrai développer mes propos sur les définitions exactes des mots de ce domaine à fleur de peau. String, culotte, tanga, shorty, brassière, push-up, soutien-gorge, guêpière, bustier, body, caraco, corset, porte-jarretelles, serre-taille, gaine, nuisette, combinette, baby-doll, les mots ont une importance que seul le poète peut déformer pour suivre l'envolée de ses émotions. Pour les reportages plus basiques, l'usage d'un mot précis, surtout quand il y a une différence aussi fondamentale que celle naturelle entre une girafe et un zèbre. Certes ils ont chacun quatre pattes, mais il apparaît des détails, des évidences visuelles si fortes que tout le monde sait les nommer avec justesse.
Alors SVP, chers lecteurs, chères lectrices, chers médias, au-dessus de ces mots se trouvent des collants (même avec une couture), et ci-dessous, vous trouverez des photos glamour et modernes de bas nylon (avec ou sans couture). Non pas une invitation implicite à vos désirs imaginaires. Juste une sensation unique de finesse sans équivalent, une infinie volupté de quelques grammes, une signature personnelle d'élégance.
Nylonement
Gentleman W