Chaleur, délicats instants du matin, la fenêtre ouverte, le bruit de la ville qui se réveille aussi, des voitures, des livraisons et quelques passants.
Mon balcon, les volets à peine ouverts, les fleurs encore endormies, le printemps arrive enfin, la verdure aussi, les couleurs s'ajoutent au vert. Je savoure ces moments calmes, avant le rush des réunions, des rapports, des créations et du sempiternel leitmotiv financier, plus souvent frein que tremplin.
Des emails, des écrans, des idées, des mots, des dossiers, des contrats, mais où serons-nous en fin de semaine, en fin de mois, de trimestre, plus souvent concentrés sur le court terme, sur les chiffres d'analyse et les autres réunions pour en parler que sur les actions réelles à mener, pour essayer, pour tenter, pour réussir, pour viser d'autres horizons et donc toucher de nouvelles clientes. Voilà déjà devant ma tasse, je suis partie dans mon boulot. Heureusement le week-end fût plus long, le plaisir de la détente aussi. Un spa, une heure de bien-être papouillage et bichonnage, je suis ressortie toute fraîche.
Penser mais à autre chose, à moi, à ma vie, à mon amour, à mes filles, dans quel ordre d'ailleurs, je m'en fous. Penser à eux, à ce tout qui forme une famille recomposée avec moi. Je suis bien, une tartine, un post-it collé sur l'écran, des mots, des liens toujours présents.
Maintenant douche, séchage, brossage, maquillage, une touche de vernis sur les ongles, pour moi, pour lui car il apprécie tant le détail. Un bel ensemble, même si il ne le verra pas, pas de voile sur les jambes, il fera chaud aujourd'hui. Une robe, légère, de printemps presque d'été si la météo est juste. Du bonheur en coton, bleue ou noire, ou non nude. Éternel dilemme, j'hésite, je cherche ce que je ne trouve pas, j'essaye, je retire, je reste là devant mon miroir, me regardant, ne voyant que les défauts alors que lui ne voit que les courbes et ma féminité. Je souris. Une robe, oui celle-là. Des paillettes, et pourquoi pas, la vie peut être plus magique, plus pétillante avec ce soleil. J'ose !
Des ballerines pour la route, des talons au bureau, dans mon sac pour l'instant.
Je suis bien, deux sms sont arrivés. C'est lui. Loin, en déplacement, amoureux, comme moi.