Étonnante créature, là, juste au coin de la rue, une impasse anodine, comme on en trouve ici et là, avec un nom que l'on ne retient, tout en passant chaque jour devant. Un rayon de soleil tracé en direct des nuages de plus en plus présents, un trou de lumière parmi un printemps parlant de pluie, et là sur le sol, un bouquet de violet et de bleus.
J'ai marqué une pause sur ce chemin familier, laissant les énervés, les pressés, les routiniers continuer vers leurs bureaux, leurs objectifs du jour, du mois ou de l'année.
Une présence.
Devant moi, une chrysalide, une robe légère, immobile, des talons fins pour rester perchée sur le sol, elle absorbait la lumière. Seule, oubliée ou invisible aux yeux des autres, dans sa poésie et son processus, un coup de vent et les voiles se sont soulevées. Légers, aériens et surtout féminins, les souffles discrets, des petites touches d'air, sur le côté, derrière, autour d'elle.
Une femme, une fée, j'ai regardé le miracle s'accomplir, cette magie unique d'une naissance, d'un acte de mode sous la force infinie de la lumière. Libre, les bras évoluant autour d'elle, un regard, un départ, un point pour s'envoler, une direction peut-être, sortir de ce bout de rue, pétiller sur les pavés, sur les trottoirs. La fée faisait sécher ses ailes, se gorgeant d'énergie pour étinceler encore plus.
Moments glamours, souvenirs, rêves, je ne sais plus.
NYLONEMENT
texte publié sur le blog
www.absolue-feminite.blogspot.fr