De cet horizon, je ne pioche que la ligne de l'infini.
Là devant moi, des falaises, une nature qui se jette dans la mer, craie blanche et terre, avec des pointillés, des vaches normandes, mon regard ne peut se lasser de suivre ses vallons d'un côté, la mer et ses vagues de l'autre. Dans ma main, la sienne, son amour, ses silences et quelques mots d'amour, nous marchons le long de la plage sur les galets. Chaotiques dans nos pas, unis dans notre chemin, les vacances ont ce goût de simplicité, car notre fusion est celle de nos sentiments, de nos corps, de nos pensées. Un brin d'air, le soleil au-dessus, le ressac, les vagues, tout est calme, le décor avalant les bruits, amplifiant notre contemplation.
Nostalgiques peut-être, avec en mémoire les coups de couteaux, les épaisseurs des oeuvres des impressionnistes venus ici, par hasard, par le bouche à oreilles pour mixer les couleurs, les reflets de l'eau, les effets miroirs des couchers de soleil, les tableaux parlent et ressurgissent. Ode à la nature, juste retour d'une vision qui capture les regards, instille de la profondeur dans les émotions ressenties. Nous sommes conquis. Pas après pas, une pause sur un banc, face à la mer, face aux vertes prairies, avec comme seul mouvement, deux vaches, blanches parsemées de tâches rousses, en pleine gourmandise d'herbes, nous laissons le travelling lent du paysage.
Amoureux, étourdis par le lieu et par ce lâcher-prise, nous savourons notre bonheur. Quand l'amour n'est le seul but d'une pause de vacances, quand une robe légère s'envole pour une nouvelle bise du soleil sur la cuisse, quand nos lèvres se joignent pour ne respirer , les yeux fermés, nos parfums mêlés.
Nylonement