Eté, chaleur, rencontres, le hasard des moments virtuels qui deviennent réalité.
Je dois croiser enfin, oui enfin, cette personne cachée derrière un pseudo. Tant de messages échangés, de rires, d'émoticônes pour renforcer nos pensées, d'autres messages, pas de drague, mais des longues discussions, toujours et même parfois durant des nuits d'insomnies. Des interrogations, des entrées dans l'univers de l'autre, des questions et des réponses, parfois des silences, des semaines d'intenses activité, d'occupations ou de vacances, et toujours ce plaisir, le mot est juste car ce n'est pas une routine, de recroiser de nouveaux messages.
Alors nous avions pris le temps de nous connaître, malgré nous, sans cette quête d'un coeur, ni même de moindre volonté, ni d'un côté, ni de l'autre, juste une amitié du net. Plus qu'une relation car parfois des confidences viennent, passent, trouvent des réponses.
Se voir, un instant magique, presque redouté, pas souhaité d'ailleurs au départ. Chaque coin de la France ou du monde, le net est une toile trouble, opaque, mais les mots la traverse. Ainsi des émotions plus que des sentiments, nous en avons beaucoup échangé. Des rires souvent parfois des tristesses et des doutes, car cette proximité non envahissante et sans jugement a des avantages. Nous avons parlé, longuement parlé de tout et de nous. Par petites touches, sans trop de curiosité, mais finalement avec des indiscrétions, des joies, des folies passagères, des parenthèses joyeuses, sans aucun risque car nous n'avions jamais envisagé de nous voir.
Mais là, j'ai hésité avec mon image, que lui montrer de moi ? Chaleur d'été, jupe, escarpins ou ballerines, top, pas trop court, mais pas trop chaud non plus. Ne pas trop en faire. D'ailleurs, je ne le connais pas vraiment du moins physiquement. Un paradoxe à notre époque, car au début de nos contacts, c'était le jeu de deux pseudos sans visage. Longtemps d'ailleurs. Puis quelques photos, après des mois. Pas trop claires, juste d'ambiance, juste sur nos profils fb ou tw, des extraits de nous. Alors oui aujourd'hui, je ne cherche toujours pas à lui plaire, d'ailleurs cet homme est marié. Juste un ami virtuel devenant réel.
Jupe bleue ou jupe framboise ?
Comment sera-t-il ?
Les mots en vrai, des phrases sans le tempo et les corrections du clavier, des doutes. Est-ce une bonne idée de briser ce flou de nos corps réels ?
J'hésite encore. Ce rendez-vous peut-il changer un bout de moi, mon image dans ses yeux. Lui, moi, nous, deux amis. Nous verrons, nous nous verrons enfin.
Nylonement
texte publié sur un autre blog
www.absolue-feminite.blogspot.fr