Un ciel avec juste un nuage, non deux, couleur chair, deux trous de couture, génialement posés sur mon corps, et un sourire radieux devant mon miroir. SI rare que je me sentes si bien devant lui. Rien n'a changé, les baskets sont toujours dans le placard, le soleil est pourtant là mais les excuses aussi.
Rien car dans ses yeux, je me sens bien, radieuse, il sait aussi me combler de ses remarques, justes, pertinentes, pointues, parfois incisives et surtout il m'aime ainsi.
Je ne néglige rien, surtout pas ses sentiments, ni les miens, et j'aime tant le voir heureux derrière la couette. Là des yeux à peine ouverts, il a travaillé toute la nuit sur son clavier, dans le silence d'un monde endormi, mais chaque jour, il pointe son nez, jette un regard, scrute mes courbes, ma taille, mes seins, mes hanches, ma coiffure, mes cheveux relâchés. Il voit tout, même de loin, même dans l'embrasure, mon vernis, mon écharpe douce dans le coup.
Et puis surtout il adore, les yeux fermés, trompeur à ses heures, faussement endormi, sentir mes bises, mon parfum, mes lèvres sur son cou, sur les siennes.
Ce matin, il fait beau, je suis heureuse, je me sens belle dans cette robe bleu, plus bleu que le ciel, plus fort que toutes les autres couleurs. Moins criant que le rouge, mais bien présent, caché ou non sous un trench court, je suis la femme bleue. Intense !
Le sourire, son sourire silencieux qui voulait tout dire. Confirmant son choix, oui, mon homme sait choisir un modèle, trouver la bonne taille en fonction des coupes, oser pour moi, me changer de mon classicisme chic, à petites doses. Il ose, parfois je résiste, et j'oublie. Mais les émotions, la nuit, la saison peut-être les trois, lui aussi, j'ai retrouvé cette robe bleue, par hasard, avec une profonde envie de l'associer à des jambes teinte soleil, brillantes juste un peu, des slingbacks noires et nude. Tout cela, il l'a aperçu car son regard était encore plus fort, plus gourmet sur moi, comme une première bise, avant le café, avant mon petit déjeuner, mes tartines, ma détente du matin. Il n'est pas loin, juste là chaque matin avec moi, quelques mots, juste un sourire de chat enroulé dans une couette blanche, coincé sur mon oreiller, instinctivement lové près de moi.
Bleu, comme nos deux coeurs, voilà une poésie inutile et étrange, mais ce matin, ce cobalt là, cette poudre magique de son choix, de mon plaisir, de ma silhouette printanière, tout est dit.
Bleue, je suis.
Surprise aussi, car il est là, debout, trop heureux aussi, il m'embrasse, me serre contre lui sans mots, silencieux, amoureux.
Nylonement
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