Le temps a passé depuis les sorties d'école où je venais chercher ma petite fille. Un moment si particulier, survenu quatre ans après la première joie d'avoir une nouvelle personne dans la famille, une autre génération. Une petit fille, Colombe, un prénom de paix et d'espoir, une fleur venue au printemps, dans le couple de mon fils et de la si gentille belle-fille, j'étais grand-mère. Mamie plus exactement quand les premiers mots sont venus, et je me suis accommodée de cette boule d'énergie qui dévalait les pentes du jardins, remontait et recommençait durant tout l'après-midi. Insatiable ou simplement curieuse, elle aimait faire le tour du jardin en tenant la main de "son" Papy, ne le partageant pas durant ces moments complices pour découvrir le noms des fleurs, tentant vainement de les répéter. La malice de celui-ci arrivait toutefois à faire dire à une petit fille des noms en latin, qu'elle écorchait à volonté avec un grand éclat de rire ensuite. Découvrir aussi les insectes, les moineaux nichant au-dessus du garage, les lézards sur les trois pierres chauffés par le soleil, la petite mare pour les grenouilles, un univers qu'elle dévorait seule. Puis sont venus deux jumeaux dans sa maison, des cousins, des cousines aussi, le jardin avait alors son guide attitré pour expliquer aux autres, avec un brin de fantaisie, les qualités et défauts des insectes, des fleurs et même des fleurs de pissenlits.
Aujourd'hui, nous sommes entrées ensemble pour partager une visite d'exposition d'art. Elle a grandi, trop vite, venant moins souvent nous voir, regrettant aussi le départ récent de son papy, retrouvant après une pré-adolescence compliquée et rebelle, une ascendance plus douce, plus proche de moi maintenant, entre adolescence et ses premiers pas d'adultes. Nous voilà heureuses en duo pour marcher sur ce parquet ancien, pour commenter les tableaux et les sculptures. Devant nous, un duo de pipelettes, hautes comme trois pommes, dissertant sur la jupe de cette ballerine, refaisant la réalité avec leurs repères d'enfants. Rires doubles de notre part, car tout cela se raccroche à nos souvenirs. Immuables émotions communes !
Nylonement
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